ANGOLA: la production pétrolière du Nigéria atteint 1,6 millions de barils par jour et dépasse celle de Luanda
La production pétrolière au Nigéria est passée à 1,68 millions de barils par jour au mois d'octobre 2016, apprend-on des sources de données agrégées par S&P Global Platts, la branche matières premières de McGraw Hill Finance.
C'est une première depuis juin 2016 et, dans le même temps, le Nigeria devance de nouveau l'Angola dont la production a chuté à 1,47 million de barils par jour. Les analystes de Platts attribuent ce repli des volumes angolais à la mise sous maintenance d'un des principaux puits du pays.
Les effets de l’augmentation de production du Nigeria sur ses revenus sont encore attendus. Dans un contexte de hausse générale de la production des pays membres de l'Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP), le principal cartel de production d'or noir dans le monde, les prix ont de nouveaux chuté, atteignant jeudi 3 novembre son niveau le plus bas des six dernières semaines.
Cette baisse des prix pourrait aussi être influencée par une éventuelle hausse du dollar américain, après l'annonce du recul du chômage aux Etats-Unis, au niveau historique de 4,6%. Les avis des analystes sont assez partagés sur la tendance des prix du pétrole dans les semaines à venir. Une enquête réalisée par le Wall Street Journal auprès de 17 investisseurs du secteur, indique que le baril de pétrole devrait rester en dessous de 60$ jusqu'en 2017.
Une autre réflexion suggère toutefois que la hausse constatée des volumes des stocks pétroliers revêt un caractère exceptionnel. Elle serait intervenue en réponse aux objectifs de constituer des provisions pour faire face à des aléas climatiques sur certains marché.
Herman Wang, analyste sénior chez Platts, indique que le marché est assez sceptique sur la possibilité pour l'OPEP de parvenir à un accord crédible de gel de la production. Au sein du groupe Citi Bank, on pense au contraire, que des pays comme l'Arabie Saoudite ou la Russie, de gros producteurs de pétrole, ont besoin de voir les prix grimper en raison des défis que traversent leurs économies respectives et feront tout leur possible pour y parvenir.
Avec une économie qui dépend fortement des revenus du pétrole, le Nigéria souffre beaucoup de faiblesse des prix du baril sur les marchés internationaux. Dans une logique de prudence, son gouvernement peine à mobiliser des ressources pour financer son déficit budgétaire. Enfin, la banque centrale, le 20 juin 2016, s'est résolue a libérer le naira (monnaie locale) pour contenir l'envolée de l'inflation et reprendre le contrôle sur les réserves de change.
Un domaine d’activité qui suit aussi avec beaucoup d’attention l’évolution des choses dans le secteur pétrolier est celui des banques. Malgré le contexte, 22,5% des crédits consentis au secteur privé par les banques nigérianes (soit 3,6 milliards de nairas) au terme du troisième trimestre 2016, sont allés aux entreprises pétrolières et gazières. Une détérioration des prix risque donc directement d’impacter les revenus d’intérêts qui y sont exposés.
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